Démocratie de proximité : ou l’acte manqué d’une Mairie usée

Rendre des comptes sur l’utilisation de l’argent de la collectivité, donc des Suresnois, c’est la moindre des choses. Faire le bilan des actions menées et consulter les Suresnois sur les projets à venir doit être un devoir. Et pourtant, alors que la majorité des villes du département ont décidé de le faire, à Suresnes, le Maire sortant se refuse depuis 30 ans de faire des comptes rendu de mandat annuels, afin de débattre avec les citoyens.
Les Suresnois d’aujourd’hui, veulent être consultés régulièrement et pas seulement une fois tous les six ans lors des élections municipales. Ils ne veulent plus être de simples spectateurs mais devenir de véritables acteurs de leur ville. Une ville doit aussi être un lieu de réflexion, de débat et de démocratie avec les habitants. Les outils et les instances participatives sont innombrables mais ne peuvent être mis en place qu’avec une réelle volonté politique.
Si le Maire sortant et son équipe avaient consulté et entendu les Suresnois, auraient-ils construit le Musée à 10 millions d’Euros ?
S’ils avaient consulté et entendu les Suresnois, dépenseraient-ils 500 000 € pour une journée de festivités pour les vendanges où les visiteurs sont en majorité des Parisiens ?
Dans le cadre des consultations sur la mise en place des rythmes scolaires, la ville a envoyé un questionnaire à l’ensemble des familles. Résultat : seulement 25% de réponses alors que nos villes voisines sont toutes entre 50 et 60%. La satisfaction de l’élue en charge des affaires scolaire est révélatrice de la vision réductrice de la démocratie participative, en justifiant un questionnaire « ambitieux ». Pour notre part, nous préférons que ce soit le contenu du périscolaire pour nos enfants qui soit ambitieux plutôt que le questionnaire.
A petite ambition, grande satisfaction !
Le projet Bambini de la rue Darracq, celui de la Place de la Paix ou encore celui de l’Ilot Bardin ont reçu une opposition forte de la part des citoyens en réunion de présentation. Le problème est qu’aucune consultation n’a anticipé ces projets et que les Suresnois ne supportent plus, à juste titre, qu’on leur impose des projets sans concertation initiale.
Mais comment pourraient-ils l’être, lorsque nous constatons que les Conseils de quartiers ne sont pas ouverts aux Suresnois, qu’ils sont présidés par des élus de la Majorité et qu’aucun compte rendu n’est diffusé à la population. D’ailleurs l’enquête que nous avons réalisée, début 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population Suresnoise indique que 50% des Suresnois ne sont pas au courant de l’existence de Conseils de Quartiers et que seulement 15% en sont satisfaisait. Nous pouvons nous poser légitiment la question, si la création de ces conseils n’a pas simplement permis (grâce à la loi) d’augmenter le nombre d’adjoints au maire et donc l’enveloppe des indemnités des élus de la majorité municipale.
Il ne faut pas avoir peur du débat avec les citoyens, ne pas le fuir, mais plutôt l’engager et le valoriser en prenant en compte le jugement qu’ont les Suresnois sur les décisions qui touchent à leur quotidien.
C’est tout l’enjeu de la co-gestion de la ville et de la démocratie de proximité que nous appelons de nos vœux depuis 6 ans.
Encore une fois, le Maire sortant et sa majorité ont défini des priorités qui sont de plus en plus éloignées des attentes et des besoins des Suresnois.