Tribune des élus Suresnes Terre d'Avenir

Le 18 juin dernier, les citoyens français ont décidé de donner une majorité écrasante à Emmanuel Macron, confortant ainsi le choix fait lors de l’élection présidentielle. Seuls 46 députés socialistes et apparentés siégeront à l’Assemblée Nationale. Désormais, il ne s’agit pas de pointer la faiblesse de la participation pour dénoncer l’absence de représentativité du peuple français à l’Assemblée Nationale. Si certains pensent que les Français ont regardé passer la vague Macron en refusant d’aller voter, ils ne se sont pas non plus mobilisés pour s’y opposer. De même, il est inutile de dénoncer un déni de démocratie liée à l’inquiétude que cette chambre ne devienne qu’une simple caisse d’enregistrement des décisions du gouvernement. Tout parti, le Parti Socialiste comme les Républicains, aurait souhaité une telle majorité. D’ailleurs, en 2002, l’UMP bénéficiait de davantage de députés à l’Assemblée sans que personne ne s’offusque.Il s’avère que les électeurs ont exprimé un besoin de changement, de renouvellement et de représentation.
De changement et de renouvellement, car il est désormais clair que vous ne voulez plus de professionnels de la politique, qui vous semblent déconnectés du quotidien. A ce titre, la loi sur le non cumul des mandats voulue par François Hollande allait dans ce sens. Il a juste manqué un peu de courage et de volonté politique afin d’y ajouter le non cumul dans le temps, ce qui permettrait un renouvellement permanent de la classe politique et, par la même, encouragerait les personnes engagées jusqu’alors barrées par des logiques d’appareil.
De représentation car l’idée d’avoir depuis plusieurs générations les mêmes hommes politiques qui, selon les élections locales et nationales, monopolisent les mandats ont provoqué un rejet de l’engagement politique et une défiance vis-à-vis des personnes qui se présentent sous l’étiquette des partis traditionnels.
Dès lors, plusieurs questions se posent à nous, conseillers municipaux d’opposition et militants socialistes. Le parti socialiste a-t-il ouvert lors des dernières élections une perspective suffisamment claire afin de pouvoir mobiliser les électeurs ? Lui reste-t-il une place dans ce nouveau paysage politique ? Nous sommes aujourd’hui persuadés que nous devons vous offrir une cohérence idéologique bien plus importante en termes d’emploi, d’éducation de justice sociale ou fiscale. Nous restons également certains que nous devrons nous mobiliser durant ce quinquennat afin de protéger les personnes les plus vulnérables et d’offrir de véritables alternatives à la politique proposée par Emmanuel Macron. Un gouvernement de droite est à ce jour à la tête du pays, et nous respectons le choix des électeurs. Cependant, si la gauche est aujourd’hui à reconstruire, il n’en reste pas moins qu’elle conserve toute son utilité et sa légitimité. Il est urgent de construire un nouveau projet et nous avons plus que jamais besoin de toutes les personnes soucieuses de progrès pour accompagner ce changement qui s’annonce nécessaire.
Vous pouvez sur vos élus de Gauche pour participer avec vous à cette refondation. En attendant nous vous souhaitons excellent été.