Parcoursup : un échec prévisible

Le 22 mai 2018 pour le premier tour de Parcoursup la ministre de l’Enseignement supérieur annonce que la moitié des candidats aura des propositions quant à leur poursuite d’études.
On se rappelle que près d’un an auparavant, le 9 juin 2017, c’était 76,5% des candidats qui avaient reçu une proposition dont 61,4% qui ont obtenu leur premier vœu. Nos craintes n’étaient pas fantasmes ou volonté farouche de s’opposer cyniquement au dispositif mis en place par le Gouvernement.
Plus grave encore, ce sont  400 000 étudiants qui n’ont aucune piste de formation pour l’année prochaine et 29 000 candidats qui se sont vus refuser l’intégralité de leurs vœux. On se rappelle pourtant la déclaration du 28 mars 2018 de Madame Vidal qui affirmait qu’aucun lycéen ne se verrait fermer toutes les portes. Visiblement, la réforme du gouvernement sur le passage du secondaire au supérieur est un échec et l’ensemble des objectifs de cette derniers ne sont pas remplis.
Aujourd’hui, il nous semble donc légitime de questionner cette situation. Pourquoi le gouvernement a-t-il présenté une plate-forme dans la précipitation sans laisser le temps de la réflexion et de l’expérimentation, exposant ainsi les étudiants au drame d’hier ? Pourquoi vouloir surcharger le personnel des université, BTS et écoles en leur imposant des conditions de commission d’études de vœux intenables et ne leur permettant pas d’avoir un avis objectif sur l’intégralité des candidatures ? Pourquoi vouloir sélectionner les étudiants avec un algorithme qui prend en compte essentiellement des critères sociaux ? Pourquoi refuser le dialogue avec la communauté universitaire, qui était dans sa grande majorité craintive quant aux retombées de Parcoursup ?
Soyons honnête, notre système ne permet pas à tous de pouvoir s’émanciper et s’épanouir à travers sa formation. Il n’y a en réalité que 27% des étudiants qui valident une licence en 3 ans et le taux d’échec en première année à la faculté est de 60%. Pourtant, il existe des solutions simples qui sont à la fois une réelle alternative à cette politique et qui permettent  de promouvoir un modèle d’enseignement supérieur plus juste.
D’abord, mettre en travaux une ambitieuse plate-forme de tutorat. Cette dernière aurait l’avantage d’encourager l’éducation horizontale, décharger les professeurs d’une partie de l’apprentissage de la méthodologie pour qu’ils puissent se consacrer à leur mission de partage du savoir et valoriser la réussite des étudiants.
Ensuite, développer une réelle politique de pédagogie numérique, en nous appuyant sur ces nouveaux outils pour aider les étudiants enclavés et développer de nouvelles méthodes d’apprentissage et de travail.
Enfin, conscient que le fort taux d’échec en première année d’université est dû à une mauvaise orientation des lycéens nous pourrions mettre en place une L0. Cette année intermédiaire entre la terminal et la première année de licence serait composée de disciplines fondamentales. Elle donnera une rigoureuse aperçu de ces matières aux étudiants afin qu’ils puissent réfléchir à une meilleur orientation pour eux en fonction de leurs résultats scolaires mais de leurs affinités. Et elle permettra de développer les individus dans des domaines qui sont aujourd’hui pilier de notre société.
La sélection par l’examen existe à l’université. Le choix du gouvernement est de rentabiliser le monde de l’enseignement supérieur en y sélectionnant les candidats par un algorithme. Le choix du socialisme est celle d’une sélection juste et équitable par le travail et le mérite de chacun.