Protection de l'enfance : ma question au nouveau Secrétaire d'État

Question d’actualité au Gouvernement – Jeudi 31 janvier 2019

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Ma question s’adresse au Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé.

Deux morts par semaines. Un viol toutes les heures. 40% des sans domiciles fixes de moins de 25 ans sont d’anciens enfants placés.

70% des jeunes qui sortent de l’ASE sont sans diplôme.

Monsieur le Ministre, il s’est levé dans notre pays un vent d’indignation sur le sort que la République réserve aux plus faibles : ses enfants.

Il aura fallu un documentaire choc sur France 3, la mobilisation des députés et sénateurs de tout bord politique et l’émotion des Français pour que le Gouvernement se décide enfin à réagir.

Indignation qui a conduit à votre nomination le 25 janvier.

En 18 mois, votre Gouvernement a perdu la confiance de l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance, en en faisant l’angle mort de votre politique.

Cette confiance, il est de votre devoir de la retrouver.

Cette situation dramatique ne date pas d’hier.

Les départements, qui sont confrontés à la baisse des dotations, à l’augmentation des placements et des suivis, ne peuvent plus gérer seuls la prise en charge de ces enfants.

Comment accepter que l’Aide sociale à l’Enfance, censée être un lieu de protection, devienne le lieu de reproduction des violences contre lesquelles les enfants doivent être protégés.

Comment accepter que perdurent de telles inégalités de prise en charge d’un territoire à l’autre.

Sorties sèches de l’ASE à 18 ans, vieillissement des familles d’accueil, absence de fichier national pour l’agrément. Notre système de protection de l’enfance est aujourd’hui à bout de souffle.

Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, préciser quel est le périmètre de votre Ministère, et quels seront les moyens attribués à la protection de l’enfance.

En tant que député, vous avez signé la Proposition de loi pour éviter les sorties sèches des jeunes majeurs. En tant que Ministre, allez-vous soutenir les initiatives parlementaires ?