J’ai réuni le 13 mai au Sénat, avec ma collègue Nassimah Dindar, l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance lors d’un colloque en salle Clemenceau.

Dans la continuité des travaux que j’ai initié au Sénat, il avait pour objectif de rassembler syndicats, membres d’associations, travailleurs sociaux, parlementaires, représentants des départements et anciens enfants placés.

Je remercie une nouvelle fois l’ensemble des intervenants pour la qualité de nos échanges ainsi que le Secrétaire d’État Adrien Taquet, qui a introduit nos débats.

Articulé autour de deux tables rondes, il avait pour objet de faire un état des lieux de notre système de protection de l’enfance et déterminer des pistes d’améliorations.

La première, intitulée « mettre l’enfant au cœur du système », réunissait Josiane Bigot (Présidente de la CNAPE), Lyes Louffok (membre du CNPE, ancien enfant placé), Marc Chabant (Directeur développement de « Action Enfance) et Danièle Langloys (Présidente de Autisme France).

Était présente également ma collègue députée Perrine Goulet, à l’origine d’une mission d’information à l’Assemblée nationale sur la protection de l’enfance.

Les brillantes interventions de nos invités ont renforcé ma conviction : ce n’est pas à l’enfant de s’adapter au système, mais bien au système de s’adapter aux besoins de l’enfant. Nous devons donc diversifier l’offre de prise en charge pour permettre à chaque enfant de se construire, s’épanouir et préparer son avenir dans les meilleures conditions possibles.

La seconde table ronde, sur l’articulation entre l’État et les départements, accueillait Stéphane Troussel (Président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis), Léo Mathey (Président de REPAIRS !75), Marie Lebon (Présidente du syndicat des assistants familiaux de la Réunion), Salvatore Stella (Président du CNAEMO) et Michel Roca (Vice-président du Conseil départemental du Calvados).

Les inégalités de prise en charge d’un département à l’autre doivent être résorbées. Nous n’accepterions jamais qu’il y ait 101 politiques différentes en matière d’Education nationale. Comment l’accepter en matière de protection de l’enfance ?

Les lois de 2007 et de 2016 ne sont toujours pas effectives dans l’ensemble des départements – je pense notamment au projet pour l’enfant (PPE) et à la création des Observatoires départementaux. Il est essentiel que l’État joue son rôle de régulateur en contrôlant l’application de la loi au sein des départements.

La présence de Stéphane Troussel et Michel Roca ont permis de mettre en avant les politiques volontaristes des départements, malgré des contraintes budgétaires toujours plus importantes. L’harmonisation des pratiques, en s’appuyant sur ce qui fonctionne au niveau des territoires, me paraît essentielle pour parvenir à un système juste et équilibré.

Enfin, les intervenants ont mis en avant la nécessité de réformer le métier de travailleur social, et notamment celui d’assistant familial, qui doit être valorisé pour être attractif. Les travailleurs sociaux contribuent chaque jour au bien-être des enfants en leur permettant de se construire, malgré des conditions de travail difficiles. Ils doivent être mieux soutenus pour accomplir leurs missions.

Les débats que nous avons eus nourrissent ma réflexion dans la perspective d’une proposition de loi, dans les prochains mois.

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