Nous fêtons aujourd’hui le 30eme anniversaire de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, adopté le 20 novembre 1989 à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies.
Pour la première fois, un texte international reconnaissait les mineurs de moins de 18 ans comme porteurs de droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques.
Il y a quelques jours, le Défenseur des Droits publiait son rapport annuel sur les violences institutionnelles que subissent les enfants dans notre pays.
Les chiffres sont plus qu’alarmants et nous obligent à réagir :
- 6% des collégiens ne se sont pas rendus au collègue au moins une fois car ils avaient peur de la violence ;
- Près de 16% des mineurs de l’aide sociale à l’enfance ne sont plus scolarisés à 16 ans ;
- 25% des collégiens déclarent avoir été victimes d’atteintes en ligne ;
- 70% des mineurs confiés à l’aide sociale à l’enfance n’obtiennent aucun diplôme ;
- Plus de 50% des mineurs accueillis dans les foyers de l’enfance n’ont reçu aucune visite depuis 3 mois.
Au-delà de l’émotion et de l’indignation que ce rapport suscite, il pointe une réalité face à laquelle nous ne pouvons rester immobiles.
Cette violence institutionnelle, j’en ai pris conscience quelques mois après mon élection au Sénat en septembre 2017, lorsque je faisais le tour des gymnases du département des Hauts-de-Seine pendant le Plan Grand Froid. Ce fut le début d’une longue réflexion sur les failles et les lacunes que connaît notre système de protection de l’enfance.
Rappelons-le, un viol a lieu toute les heures et 73 000 enfants sont victimes de violences. Un enfant en situation de handicap, en particulier mental, est 4 fois plus exposé aux violences sexuelles que les autres enfants.
Cette réalité m’avait d’ailleurs poussé à constituer un groupe de travail transpartisan au Sénat, car j’ai la certitude que la protection de l’enfance dépasse les clivages et les couleurs politiques.
Ma proposition de loi, déposée en septembre 2019 et co-écrite avec Nassimah Dindar, sénatrice de La Réunion, a précisément pour objectif d’améliorer le quotidien des enfants placés à l’aide sociale à l’enfance en s’appuyant sur deux piliers : protection des enfants et perspectives d’avenir pour les jeunes.
Au Sénat, examinerons aujourd’hui la proposition de loi tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des enfants, présentée par la communiste Éliane Assassi.
Conformément à ce que j’ai toujours défendu, je voterai cette proposition de loi.
Le respect des droits de l’enfant doit être au cœur des politiques publiques.
Ce 30eme anniversaire de la Convention internationale des Droits de l’Enfant doit être l’occasion de réaffirmer notre engagement en faveur de la protection de l’enfance mais ne doit pas se limiter à un aspect symbolique.
Car cette situation est connue de tous. Elle a d’ailleurs poussé le Gouvernement à attribuer un budget supplémentaire de 400 000 euros pour 2020 au 119 – Allô Enfance en danger, ce que je salue.
Les 22 mesures annoncées aujourd’hui par Adrien Taquet permettront de mieux lutter contre les violences faites à nos enfants. Il est en effet urgent de mieux recueillir la parole des enfants, faire de la prévention pendant le temps périscolaire et renforcer les études sur les violences commises dans la période de l’enfance.
Je serai, comme c’est le cas depuis le début de mon mandat, particulièrement investi sur le nécessaire renforcement de la protection des enfants et attentif à ce que le gouvernement mette en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir. Nous devons, à tous les niveaux, nous investir pour éviter les drames humains. C’est un combat de tous les instants.
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