Mercredi dernier, le Parlement européen a entériné à une large majorité la fin de l’usage des produits plastiques à usage unique tels que les pailles, les cotons tiges et autres touillettes en café, dans toute l’Union européenne à partir de 2021.
Je me réjouis de cette décision qui aura un impact bénéfique sur notre environnement et sur la santé de tous nos concitoyens. La nouvelle législation permettra de réduire la facture des dégâts environnementaux de 22 milliards d’euros, soit le coût de la pollution aux plastiques en Europe jusqu’en 2030.
Cela s’inscrit dans la lignée de l’amendement que j’ai défendu dans le cadre du projet de loi EGALIM qui visait à inscrire dans la loi un principe de précaution pour le secteur de la restauration collective en interdisant l’usage des barquettes et des poches de cuisson en plastique pour la cuisson des repas, ainsi que l’utilisation de vaisselles en plastiques dans le cadre de la restauration scolaire.
Une interdiction qui entrerait en vigueur au plus tard le 1erjanvier 2022.
Ce type d’ustensiles constituent une source majeure d’exposition des enfants à des perturbateurs endocriniens et des substances cancérogènes qu’ils soient utilisés à froid ou lors d’un réchauffement, les risques sanitaires sont avérés.
Il s’agit d’un enjeu de santé publique pour les 6 millions d’élèves soumis au risque de contamination des aliments par le contenant plastique. Dans les Hauts-de-Seine, près de 300.000 enfants sont concernés.
Des solutions alternatives existent déjà : il s’agit de l’emploi de matériaux inertes et réutilisables tels que l’inox, le verre ou la céramique. Des solutions qui ne coûtent pas plus chères, et pour lesquelles plusieurs collectivités et certains délégataires ont d’ores-et-déjà optés.
Le texte voté à Bruxelles renforce aussi le principe du pollueur-payeur, en particulier pour l’industrie du tabac. Les cigarettiers devront en effet couvrir à partir de 2023 les coûts de collecte et de recyclage des filtres à cigarettes, une plaie pour l’environnement, puisqu’il s’agit du deuxième produit en plastique à usage unique le plus jeté dans l’UE. Cette avancée fait écho à l’amendement que j’ai défendu dans le cadre du Projet de loi de finances 2019 qui visait à créer une contribution environnementale sur le mégot à la charge des fabricants de tabac d’un montant de 0,20 centime d’euro par cigarette, soit 4 centimes d’euros par paquet de 20 cigarettes.
Il est utile de rappeler qu’un mégot contient 4000 substances chimiques et met 12 ans à disparaitre. Il peut polluer 500 litres d’eau ou 1m3 de neige. Près de 65 milliards de cigarettes sont fumées chaque année en France, 6000 milliards le sont dans le monde. On ne peut plus désormais parler de lutte pour un meilleur environnement sans exiger des États qu’ils prennent des mesures draconiennes contre les mégots de cigarettes.
Nous pouvons faire évoluer les choses. Et cela à toutes les échelles. A l’échelle de notre quotidien individuel : trier ses déchets, réfléchir à de nouvelles manières de se déplacer, de nouvelles manières de consommer. Des gestes simples qui demandent certes un temps d’adaptation mais qui ne remettent pas en cause le confort auquel on aspire.
L’action doit aussi se mener à une échelle plus globale en transformant les modes de production, en changeant l’origine de l’énergie que l’on fabrique. Et c’est là que la politique doit intervenir. Elle doit investir, inciter voire contraindre pour l’intérêt général, pour la santé de tous, pour construire une société plus juste. Car il n’y a pas de société juste si celle-ci n’est pas durable. Il n’y a plus de progrès de l’humanité qui ne prenne en compte la pérennité de notre écosystème.
On tente de nous imposer un nouveau clivage celui des progressistes contre celui des souverainistes mais je pense qu’aujourd’hui le clivage est autre. Il se situe entre les « court-termistes » et les « durabilistes ». Ceux qui protègent des intérêts financiers privés, et ceux qui considèrent l’argent comme un moyen d’investissement pour changer le cours des choses, pour construire une société plus harmonieuse, pour défendre notre bien commun environnemental.
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