Hier, en amont de la manifestation intersyndicale des retraités et des salariés des EHPAD, je me suis rendu dans un des EHPAD de la ville de Suresnes. Accompagné par le directeur de l’établissement, les salariés et les représentants syndicaux CFDT 92, j’ai pu constater par moi-même la difficulté des conditions de travail des aides-soignants qui impactent négativement la qualité de vie des ainés qui y résident.
Je me joins aux revendications du mouvement social engagé dans les EHPAD par des organisations syndicales qui souhaitent une augmentation des moyens en personnels soignants.
La sonnette d’alarme est tirée depuis des années. Et lors du quinquennat précédent, nous avons réussi à mobiliser plus de 750 millions d’euros en faveur de la prévention et de l’aide à domicile au travers de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement. Il s’agissait d’une première étape dans l’adaptation de notre société face au défi de la dépendance dû à l’allongement de la durée de vie moyenne. En ne proposant qu’un abondement de 50 millions d’euros pour les 7.000 EHPAD que comptent notre territoire, le Gouvernement n’est pas à la hauteur de l’enjeu. L’effort national doit être significatif pour répondre à la nécessité d’augmentation du personnel dans les EHPAD.
Dans le cadre de la mission d’information parlementaire sur les EHPAD, la députée Monique IBORRA (LREM) a indiqué qu’il fallait doubler le nombre d’aides-soignants dans ces établissements pour atteindre un ratio de 60 encadrants pour 100 résidants. Pour un salaire ne dépassant que rarement les 1.300 €, avec la possibilité d’être mobilisé le soir et le week-end, le personnel soignant pratique dans des conditions inacceptables. Imaginez-vous réaliser 20 toilettes, soit 6 min par résident dépendant, en une matinée.
Depuis juin 2017, les choix gouvernementaux sont clairs : d’un côté la situation des Ehpad, de leurs résidents et personnels, de l’autre côté cinq milliards d’euros par an de largesses fiscales octroyés aux plus fortunés. Financer le développement des Ehpad et la politique du vieillissement constitue un devoir humain, un investissement social, territorial, économique.
Personne ne nie l’ampleur du problème qui se pose à la nation en matière de vieillissement de la population. Mais personne ne peut comprendre que le gouvernement refuse obstinément depuis deux mois de recevoir les organisations syndicales qui manifestent aujourd’hui. Ni que, face à ce défi majeur, il n’ait aucun projet, aucune ambition, aucune perspective.
Contrairement à ce que peut penser Emmanuel Macron, nos ainés ne sont pas des privilégiés. Après une augmentation de la CSG, il ne consent dans le même temps aucun effort en faveur des EHPAD, méprisant même un mouvement social qui, finalement, ne demande qu’une chose : que l’on traite dans notre pays avec dignité les personnes âgées les plus fragiles.
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